Les survivantes

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Synopsis

Télé-QuébecRediffusion le dimanche 8 décembre à 23 h

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Synopsis

Baie-Saint-Paul, octobre 2012.  Sur une table, à côté d’un foyer, des photos d’enfants éclairées par la douce lumière d’une chandelle qui brûle en permanence. Ces visages d’enfants, bien qu’attendrissants, rappellent toute l’horreur vécue par leurs mamans : l’assassinat de leurs petits amours par leurs papas.

Pour la première fois au Québec, un groupe de femmes ayant survécu à l’insurmontable se réunissent pour mener ensemble le combat d’informer sur les causes qui entraînent ce genre de drames, pour éviter qu’ils ne se reproduisent. Ces mères courageuses exigent également plus d’aide avant et après les meurtres.

Les histoires de Marie-Paule, de Caroline, d’Huguette, de Marie-Hélène, de Martine et de Nadine ont ébranlé le Québec et fait la manchette pendant des jours.

Si les médias se questionnent sur ce qui pousse un père de famille à tuer ses enfants, combien de journalistes, de politiciens, de psychologues, de psychiatres et de médecins se préoccupent de ces mères meurtries au plus profond de leurs entrailles?

Poser la question, c’est y répondre. Ces survivantes ne sont même pas considérées comme des victimes au sens de la loi ! Pire encore, plusieurs d’entre elles ont été montrées du doigt comme étant en partie responsables du meurtre de leurs enfants.

Ces combattantes mamans puisent dans les forces qui leur restent, s’appuient l’une sur l’autre pour se lever, entrer dans le débat public et dénoncer le traitement injuste qui leur est réservé.

Ce film est une reprise de pouvoir sur un destin qui leur en a laissé trop peu…

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Biographies

Nadine

Si ce documentaire peut sauver la vie d’un enfant et donner plus de ressources aux parents en détresse dans une séparation, ce sera pour moi «mission accomplie».

Biographie Lettre

Biographie

Nadine

Le 10 juillet 2012, Nadine Brillant et son ex-conjoint devaient se rendre à la cour pour entendre un jugement concernant la garde de leurs deux enfants, Karen, onze ans, et Lindsey, treize ans, qui souhaitent habiter avec leur mère. Mais cette journée-là, le rendez-vous n’aura pas lieu : le père des enfants met le feu au garage de sa résidence, où ils périssent tous les trois.

La somme dérisoire attribuée par le gouvernement dans cette situation dramatique oblige Nadine à reprendre le travail presque qu'immédiatement après l’assassinat de ses enfants. En plein choc post-traumatique, Nadine assume à contrecœur son quotidien de journaliste pigiste et s’efforce de survivre à l’impossible.

Pour Nadine, les événements sont encore trop frais pour qu’il lui soit possible d’évoquer les notions de deuil ou de guérison. Malgré tout, elle s’accroche à la vie pour son fils CharlesAntoine, son troisième enfant né d’une union subséquente. Aujourd’hui, Nadine tâche de vivre au jour le jour, de prendre soin de son corps et de sa santé, et de se construire de nouveaux rêves, comme ses enfants l’auraient souhaité.

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Lettre

Nadine

Mon nom est Nadine Brillant, maman de Lindsey et Karen Brillant-Marcoux, décédés le 10 juillet 2012 par leur père à Warwick.

Mes deux enfants sont encore dans ma vie, mais autrement. Je les aime énormément; j’espère qu’ils sont heureux et qu’ils s’amusent avec nos enfants – les enfants des Survivantes. Je conserve d’eux tous les souvenirs, les sourires, les beaux moments, mais surtout les gros câlins et en se répétant qu’on s’aimait beaucoup. Encore aujourd’hui, tous les soirs, je le dis, que je les aime énormément, mais ils me manquent énormément.

J’ai décidé de participer au documentaire pour plusieurs raisons, dont… si ce documentaire peut sauver la vie d’un enfant et donner plus de ressources aux parents en détresse dans une séparation, ou au niveau gouvernemental, ça sera pour moi « mission accomplie ».

Il faut dénoncer la violence conjugale et sa dernière marche qui est l’homicide et/ou le suicide. Malheureusement, nos enfants ne sont plus… C’est à nous de continuer de vivre et de respirer en leurs mémoires.

C’est à nous de changer les choses!!

Lindsey et Karen, merci d’avoir été dans ma vie, vous êtes mes deux anges gardiens maintenant… On va s’aimer encore, encore très longtemps.

Nadine Brillant

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Martine

Aujourd'hui, j'ai des choses à dire. C'est pourquoi il a été formidable pour moi de participer à ce documentaire.  Il faut que les choses changent.

Biographie Lettre

Biographie

Martine

Le 20 septembre 2009, six années après leur séparation, l'ex-conjoint de Martine Bélanger assassine leur fille de six ans, Daphnée, par asphyxie avant de s'enlever la vie dans une chambre d'hôtel de Brossard. Daphnée a 4 mois lors de leur séparation en 2003. Les mois et les années précédant le drame, Martine et sa fille vivent encore la violence de l'ex-conjoint.

Martine fait appel à la DPJ et tente en vain de les convaincre de la dangerosité du père, de sa violence et de sa manipulation. Selon elle, la petite Daphnée n'aurait jamais dû se retrouver seule avec son père, surtout que l'intervenante l'obligeait à suivre une thérapie pour homme violent et devait vérifier son assiduité. C'est seulement 10 jours après une rencontre entre les parents et l'intervenante qu'il commet le geste fatal.

Après cette tragédie, le défi pour Martine de continuer malgré tout est triple : surmonter la peine d’avoir perdu sa fille unique, guérir les plaies d’une violence conjugale subie pendant plusieurs années et faire le deuil de donner la vie à nouveau depuis une opération majeure à l’utérus. Un combat de tous les jours qu’elle affronte depuis maintenant quatre ans.

Aujourd’hui, Martine s’efforce de reprendre le contrôle de sa vie en s’accrochant aux changements positifs et en laissant de côté les tracas qu’elle juge maintenant futiles. Elle est déménagée dans un endroit qu’elle apprécie, elle occupe un nouvel emploi qui la comble et elle retourne faire du camping quand c’est possible, un loisir chargé de souvenirs heureux avec sa fille. Elle espère aussi contribuer à sensibiliser la société au fléau de la violence conjugale pour éviter que d’autres drames se produisent.

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Martine

Un an après notre rencontre, je suis enceinte et quel bonheur pour moi! Mais j'étais dans le cycle de la violence déjà. Daphnée avait quatre mois lors de la séparation. Il n'avait pas dit son dernier mot : menaces, appels téléphoniques… Et mes lettres d'avocat pour arrêter son comportement, SURTOUT auprès de ma fille. J'AI DEMANDÉ DE L'AIDE. On n’a vraiment pas bien évalué la dangerosité de la situation. On l'a mis au pied du mur en lui laissant Daphnée la fin de semaine, et c'en était fini. Je suis impuissante et n'ai plus de vie. Pendant plus de sept ans, il m'a fait taire, il m'a menacée, etc. Maintenant, il n'est rien pour moi et... je l'ignore!  Aujourd'hui, j'ai des choses à dire. C'est pourquoi il a été formidable pour moi de participer à ce documentaire.  Il faut que les choses changent.  Prenons soin de nos enfants!

Martine Bélanger

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Marie-Hélène

Ce reportage donne un peu de sens à ma vie, parce que ma petite Émilie aurait voulu que son départ soit un message d'espoir.

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Biographie

Marie-Hélène

Après sept ans de relation avec un homme violent, Marie-Hélène Guimont quitte le cercle infernal de la violence conjugale pour offrir un avenir meilleur à sa fille Émilie, âgée d’un an et demi. La séparation est difficile et Marie-Hélène craint pour la sécurité de sa fille, mais la justice n’entend pas ses inquiétudes. Le 17 décembre 2005, à la suite d’un verdict de la cour permettant à Marie-Hélène de passer Noël avec Émilie, son ex-conjoint assassine la fillette par arme à feu avant de s’enlever la vie.

Au moment du drame, Marie-Hélène poursuit des études en soins infirmiers et tente de se rebâtir une vie loin de la violence. Tel un ouragan, la mort d’Émilie balaie tous ses projets, et la survie au quotidien devient un véritable défi.

Huit années se sont écoulées depuis le drame. Petit à petit, Marie-Hélène se bat pour émerger et aller de l’avant. Aujourd’hui, elle trouve soutien et réconfort auprès de ses amies les Survivantes et nourrit l’espoir d’améliorer le sort de toutes ces femmes victimes de violence conjugale en partageant son expérience. Elle souhaite éventuellement sensibiliser les jeunes et donner un sens à sa souffrance en présentant des conférences ou de simples témoignages.

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Marie-Hélène

Le 17 décembre 2005, on m'a arraché le coeur... et c'est comme si on m'avait maintenue en vie de force sur le respirateur artificiel. Le simple fait de respirer m'était insupportable. On m'avait enlevé tout ce qui m'accrochait à la vie : ma fille, ma joie, mon bonheur, ma fierté... Je survivais. Elle n'était plus là, mais pourtant, la vie continuait. Tout ça n'avait aucun sens. Je devais à tout prix lui en donner un... pour mon bébé, pour moi et pour toutes les victimes passées et à venir, malheureusement beaucoup trop nombreuses. Ce reportage donne un peu de sens à ma vie, parce que ma petite Émilie aurait voulu que son départ soit un message d'espoir. En hommage à tous les petits anges qui nous donnent la force de vivre et le courage de continuer!

Marie-Hélène

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Caroline

Pour moi ce documentaire, c'est un hommage à mon p'tit homme et à la force et au courage qu'il me donne à tous les jours de ma vie.

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Biographie

Caroline

L’univers de Caroline Poissant s’écroule le 25 janvier 2011 lorsque son fils de quatre ans, Jérémie, est retrouvé pendu aux côtés de son père dans le garage de celui-ci. La séparation du couple était survenue un an auparavant, alors que Caroline mettait un terme à une relation minée par la violence psychologique. Juste avant l’événement tragique, la cour venait de diminuer les périodes de visite de l’enfant chez son père.

Battante de nature, Caroline se fait la promesse de traverser l’épreuve et de ne pas se laisser sombrer, malgré la violence de l’événement. Elle accepte toute l’aide qu’on lui offre et travaille très fort pour se rebâtir une vie. Son leitmotiv : ne pas répondre au souhait de son ex-conjoint de la savoir détruite et anéantie.

Aujourd’hui, après bientôt trois ans à devoir composer avec la lourde absence de son petit Jérémie, Caroline continue sa longue montée de l’Everest. Elle persiste à croire au bonheur, malgré le choc post-traumatique qu’elle doit endurer et ces flots de larmes qu’elle peine encore à retenir.. Bien entourée de sa famille, de ses amis et de professionnels, Caroline déploie tout doucement sa grande force de résilience et entrevoit maintenant la possibilité de mettre au monde d’autres enfants.

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Lettre

Caroline

Ce film représente pour moi, tout d'abord, la rencontre avec ces femmes merveilleuses qui, comme moi, ont vécu l'horreur de perdre leur(s) enfant(s) dans un contexte de drame familial.  Il nous a fallu beaucoup de courage pour sortir de notre isolement et partager nos histoires et notre vécu avec vous.  Ce film est pour moi l'occasion de montrer notre visage au monde.  Parce que nous sommes plus qu'un «fait divers».  Et malgré l'absurdité de ce qu'on a vécu, on continue de vivre.  Enfin, on essaie.  Parce que ça peut arriver à votre amie, votre soeur, votre collègue...  Ce documentaire a été pour moi l'occasion de parler de ce que j'ai vécu.  D'oser m'exposer devant la caméra a été très difficile et je souhaite vraiment que ce film vous touche, vous fasse réagir collectivement afin que les choses changent.  Mon fils, c'était ma vie.  Pour moi ce documentaire, c'est un hommage à mon p'tit homme et à la force et au courage qu'il me donne à tous les jours de ma vie.

Caroline

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Huguette

Je souhaitais expliquer l’après-drame, pour que les gens comprennent que ce n’est pas un deuil facile, car c’est une partie de nous qui meurt avec eux.

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Biographie

Huguette

Le 7 août 1986 précisément, un homme se suicidait par asphyxie en assassinant ses enfants. Simon, huit ans et dix mois, et Claudie, sept ans, sont brutalement arrachés à la vie à la suite de la demande de divorce de leur mère, qui souhaitait se sortir d’une situation de violence conjugale.

Le vide qui se crée alors autour d’Huguette est immense et semble insurmontable. Incapable de reprendre son travail d’infirmière-auxiliaire à l’urgence, devenue hypersensible à toutes les sources de stress du quotidien, Huguette parvient malgré tout à former une nouvelle famille et à redonner trois fois la vie au cours des années qui suivent. Malgré une souffrance continue, de longues périodes de thérapie, des dépressions et un deuil qui s’amorce seulement une dizaine d’années après le drame, Huguette trouve la force de continuer grâce à ses enfants et, maintenant, à ses petits-enfants.

Le bonheur d’Huguette prend aujourd’hui sa source dans les petites joies de la vie quotidienne : le sourire d’un de ses enfants, l’art de la photographie qu’elle adore explorer, le soutien et la complicité des autres Survivantes, l’évolution de ses petits-enfants…

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Huguette

Je suis Huguette. J’ai perdu Simon et Claudie le 7 août 1986 de la main de leur père. J’ai participé au documentaire pour expliquer l’après-drame, pour que les gens comprennent que ce n’est pas un deuil facile, car c’est une partie de nous qui meurt avec eux. Que  l’aide et les services sont importants pour aider dans ce genre de situation.

Nous les avons portés, nous en avons accouchés et nous les avons aidés à grandir. Puis, un jour, plus rien, plus de rires, plus de pleurs, le vide total autour de nous. Douleur atroce avec une énorme cicatrice au fond de notre coeur.

En 2007, j’ai écrit un petit texte que  je viens de retrouver par hasard :

J’ai guéri, ma  petite fille.

Je respire plus.

J’ai beaucoup travaillé pour mieux respirer.

Je vais continuer à mieux respirer.

Et à avoir le droit de Vivre et d’aimer.

Ce n’était que le début d’un long chemin.

Car le chemin se poursuit encore, encore et encore…

Merci d’écouter ce documentaire et surtout merci à toutes les mamans qui ont partagé avec leur coeur. Merci à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce projet grandiose.

Huguette Archambault

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Marie-Paule

Si notre cri du cœur pouvait amener la population à davantage réfléchir sur le phénomène, je pourrai dire que la mission de ce film aura été accomplie.

Biographie Lettre

Biographie

Marie-Paule

En juillet 1996, Marie-Paule McInnis voit sa vie basculer lorsque son ex-conjoint assassine ses deux fils avant de se donner la mort, dans le village de Port-Daniel, en Gaspésie. Jérôme, six ans, et Justin, deux ans, périssent dans l’incendie de leur maison, provoqué par leur père. Deux jours plus tard, la cour devait rendre son jugement sur la garde des enfants…

Déterminée à ne pas se laisser sombrer, Marie-Paule se donne alors trois buts bien précis qui lui permettront d’avancer malgré tout : retourner aux études, mettre son histoire sur papier et faire inhumer ses enfants loin du père. Grâce à son livre La Survivante, publié en 2009, elle touche des centaines de femmes qui vivent dans le cercle infernal de la violence conjugale, qui craignent la séparation ou qui ont aussi vécu un drame familial.

Aujourd’hui, Marie-Paule se consacre à l’écriture de son second livre et continue de se donner corps et âme à la cause des Survivantes, pour leur permettre de recevoir un soutien adéquat du gouvernement. Appuyée par son conjoint, avec qui elle partage un amour serein et complice, elle prête sa voix à toutes les victimes de violence conjugale, afin de dénoncer ce lourd fléau et de sensibiliser la population.

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Lettre

Marie-Paule

Un pas de plus vers le changement…

À travers ce magnifique documentaire, j’ose espérer que chacune de nous avons réussi à vous transmettre un message clair sur cette terrible réalité des parents ayant à survivre à un filicide commis par un conjoint/ex-conjoint. Cette violence gratuite qui se termine souvent en meurtre intrafamilial devrait tous nous concerner en tant que société. Par contre, si notre cri du coeur pouvait, au moins, amener la population à mieux se pencher et à davantage réfléchir sur le phénomène, je pourrai dire que la mission de ce film aura été accomplie.

De plus, je souhaite de tout cœur que cette présentation puisse enfin permettre de faire prendre conscience aux dirigeants que des changements s’imposent. De nombreuses embûches jonchent la pénible réalité à laquelle nous devons faire face. Suite à un tel drame, de l’aide adéquate doit nous être accordée.

À tous ceux et celles qui devront malheureusement porter le poids d’une telle épreuve, sachez que nos pas vous précèdent et que vous n’êtes pas seuls. De même, je souhaite que nos démarches, plus que courageuses, puissent alléger ce fardeau si lourd à porter…

Je profite de l’occasion pour remercier mes fils, Jérôme et Justin. Comme je l’ai mentionné précédemment dans mes écrits, mon amour pour eux a fait en sorte que le respect et la dignité de leurs vies ainsi que de leurs mémoires sont devenus une quête qui m’a menée jusqu’au bout de moi-même… Je remercie aussi tous ceux qui ont cette cause à cœur et qui contribuent à la faire avancer de par leur travail et leurs efforts (équipe de production, chercheurs, proches, public…).

Pour terminer, mille fois merci à mes petites sœurs de cœur, « Les Survivantes ». C’est pour moi un véritable honneur que d’avoir croisé la route de femmes aussi courageuses et exceptionnelles.

Sincèrement…

Marie-Paule

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ShirleyCollaboratrice (M.Sc psychologie)

Peu de moyens sont élaborés pour soutenir les parents survivants, reconnaître leur douleur et comprendre les perturbations qu’une violence de ce genre peut engendrer.

Lettre

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Shirley

J’ai été très proche des enfants de Marie-Paule. Elle-même a toujours fait partie de ma vie et nous avons depuis longtemps une grande complicité. Elle a toujours été présente pour moi, alors, quand elle a mis au monde ses enfants, j’avais énormément d’affection pour eux… J’aimais passer du temps à leur tenir compagnie, jouer avec eux, leur raconter des histoires et les écouter me parler de tout ce qu’il leur passait par la tête… C’était parfois très drôle et j’en ai des souvenirs tellement attendrissants. Je n’ai d’ailleurs jamais oublié leurs sourires, leurs voix…

Qu’une telle ombre ait pu passer sur leur vie, l’interrompant d’une si sinistre manière, me chavire encore aujourd’hui. Les motifs, quels qu’ils puissent être, ne peuvent être à la hauteur de ce qu’ils ont eu à subir. Je me suis dit que si c’était aussi bouleversant pour moi, combien ce pouvait l’être pour Marie. Comme nous avons toujours été là l’une pour l’autre, je suis restée à ses côtés pour la soutenir comme je le pouvais, même au début, malgré mon jeune âge, car l’absurdité était trop grande et l’événement me dépassait à un point où les repères étaient pour moi insaisissables. Je crois que ce que je pouvais faire de mieux était d’écouter, de soutenir, d’encourager, d’être présente.

J’ai voulu unir mes compétences, mes forces et mes efforts aux siens pour travailler à faire reconnaître la réalité qui entoure les homicides intrafamiliaux, les impacts de tels gestes, la chronicité des répercussions sur toutes les sphères de l’existence, et également à tenter de trouver des pistes de solutions pour pouvoir les prévenir ou encore les interrompre. Mais sans jamais oublier de rappeler que ces enfants avaient une vie… une vie qui méritait d’être défendue; qu’ils avaient le droit, eux aussi, d’être traités avec respect, bienveillance et équité; et que leur mémoire malgré tout leur survit, qu’il faut aussi la respecter et ne pas oublier qu’ils ont perdu la vie pour des motivations qui n’étaient en rien à la hauteur de l’importance qu’ils avaient.

Leur mort, le sentiment d’injustice que leur destin a suscité en moi et la timidité des moyens disposés pour les protéger sont des raisons qui m’ont motivée à travailler pour cette cause. D’autant plus que peu de moyens sont élaborés pour soutenir les parents survivants, reconnaître leur douleur et comprendre la réelle nature des perturbations qu’une violence de ce genre peut engendrer.

Marie-Paule, qui est d’une persévérance à toute épreuve, a su montrer, à travers tout ce qu’elle a surmonté, toute sa force, son courage et sa détermination qui sont quasi inaltérables. Elle demeure un modèle pour moi aussi en raison de sa profondeur, de sa transparence et de sa solidité. Même si j’ai pu offrir ce que j’ai pu pour l’aider, l’accompagner, elle ne saura jamais à quel point elle a pu m’apporter et combien ce fardeau si lourd et si sombre m'a enrichie et m'a appris des choses qui m’auraient été inaccessibles si elle n’avait pas fait partie de ma vie. Cette cause est un cheminement en soi, et c’est un honneur pour moi de pouvoir y apporter ma contribution.

Shirley Whittom

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SylvieCollaboratrice (Directrice de La Bouée)

J’ai toujours été troublée de constater l’ampleur du nombre de femmes et enfants qui se retrouvent dans la chronique des faits divers, tués par un conjoint ou un ex-conjoint, mais aussi un père.

Lettre

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Sylvie

J’ai toujours été troublée de constater l’ampleur du nombre de victimes, femmes et enfants, qui se retrouvent dans la chronique des faits divers, tuées par un conjoint ou un ex-conjoint mais aussi un père. La trame de fond de ces tragédies est presque toujours la violence conjugale. Un premier colloque sur la question a été présenté en octobre 2010, pendant lequel Marie-Paule McInnis et Martine Bélanger ont livré avec courage leur témoignage, mettant en lumière tout le drame et l’horreur vécus. Qui de mieux placée qu’une victime pour parler de la violence subie et de toutes les embûches auxquelles elle a été confrontée ? Face à cette violence ultime, elles doivent désormais porter, pour toute la vie, la mort de leurs enfants tués.

Un an plus tard, Marie-Paule me contacte et m’invite à intégrer son projet qui consiste à réunir d’autres femmes, toutes des « survivantes », en collaboration avec sa nièce Shirley. C’était clair pour moi : j’embarquais ! Toutes les trois, nous étions loin à ce moment-là d’imaginer que ce serait le début d’une grande aventure…

Le défi était grand de retrouver et de réunir ces femmes qui, tout comme Marie-Paule et Martine, avaient vécu un filicide, et de les convaincre de sortir de l’ombre et de partager « l’impartageable ».

Puis, en mai 2012, il y a la présentation d’un deuxième colloque, avec la toute première rencontre de Marie-Hélène, Huguette, Caroline et Marie-Paule (Martine ne pouvant être présente). Moments fébriles et magiques, qui donnent l’impression qu’elles se connaissent depuis toujours. À partir de là, elles savent désormais qu’elles seront unies par le drame commun qu’elles ont vécu.

La suite semble avoir été orchestrée par tous leurs petits anges. Tout s’est mis en place pour que se réalise le documentaire Les Survivantes. Malheureusement, les événements ont fait en sorte que Nadine s’est ajoutée au groupe.

Chères Survivantes, nous avons partagé des moments d’une telle intensité ! Je vous ai vues aller droit au cœur de votre souffrance, douleur, colère et incompréhension, mais aussi je vous ai vues évoluer avec une telle bravoure au fil de nos rencontres. Bravo à vous toutes, qui êtes là au nom de toutes ces femmes et enfants tués par un conjoint, un ex-conjoint ou un père, et qui ne sont plus parmi nous pour partager la violence ultime qu’ils ont vécue. Bravo d’être là pour que le visage de la violence change. Enfin, merci à toute l’équipe du Groupe PVP (Karina, Éli et Télé-Québec) d’avoir cru au projet.

Sylvie Morin

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Mots des réalisateurs

Karina Marceau

Il y a de ces rencontres qui vous bouleversent, vous changent, vous inspirent… Mes nombreuses heures passées avec les Survivantes sont de celles-là.

Comment des mères qui ont vécu l’innommable, le meurtre de leurs enfants par celui qui leur a donné la vie, peuvent-elles se relever dignement d’une telle épreuve? Comment, après cela, peuvent-elles avoir la force de prendre la parole publiquement pour sensibiliser la population aux causes qui mènent à ce genre de crime et exiger plus d’aide pour ceux et celles qui en sont victimes?

Les Survivantes sont pour moi des modèles de résilience et de courage. Je suis honorée d’avoir fait leur connaissance, qu’elles nous aient choisis, qu’elles nous aient fait confiance, à Éli Laliberté et à moi, pour livrer leur message à la société.

Tourner ce documentaire a été un voyage extrême au coeur de l’âme humaine dans toute sa souffrance, mais surtout dans toute sa force. Celle qui pousse à continuer de vivre, à continuer d’espérer malgré tout…

Karina Marceau

Éli Laliberté

Ce genre de sujet tombé du ciel était comme un mandat du bon Dieu de par sa délicatesse et l’importance de son message. Portés par la confiance que ces femmes nous ont accordée, Karina et moi nous sommes lancés et nous voilà donc prêts à vous présenter Les Survivantes. Je remercie ces mamans de nous avoir accueillis dans leur intimité et de nous avoir fait grandir.

Ces femmes veulent que leurs histoires soient mises au profit du bien commun. Que cette souffrance qui les a transformées et qui les transforme encore nous donne envie d’agir et, ainsi, de nous transformer en tant que société pour que la violence cesse. Le premier pas à franchir est d’avoir le courage d’en parler. Les Survivantes ont eu ce courage, eh bien, ayons à notre tour le courage de les écouter.

Éli Laliberté

Manifeste des survivantes

Lettre aux médias

Consultez cette lettre écrite par les Survivantes à l'intention des médias qui couvrent ce genre de drames.

Lettre aux médias

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Le manifeste

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Le manifeste des survivantes

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Pétition

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Vidéos

Portrait du comité A-GIR de la ville de Laval Durée : 5:29 Entrevue avec la psychologue et chercheuse Suzanne Léveillée Durée : 11:18 Entrevue avec Robert Ayotte, directeur de L’Accord Mauricie Durée : 6:59 Entrevue avec Pascale Brillon, psychologue spécialisée dans le traitement du deuil traumatique. Durée : 6:24 Entrevue avec Sylvie Morin, directrice de la maison d’hébergement La Bouée. Durée : 5:39 Discussion entre Sylvie Morin et les Survivantes à propos des médias Durée : 8:05

Ressources

  • Association des familles de personnes assassinées ou disparues Association québécoise qui soutient, accompagne, conseille et défend les intérêts de plusieurs centaines de familles concernées par la cause Site internet Montréal : 514-396-7389 Sans frais : 1-877-484-0404 Québec : 418-686-5443 Sans frais : 1-855-770-0404
  • S.O.S Violence conjugale Site internet Région de Mtl : 514-873-9010 Sans frais : 1-800-363-9010
  • La Bouée Maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants Site internet 1-888-583-1233
  • Regroupement des maisons d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale Site internet 1-800-363-9010
  • Fédération des ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficultés au Québec Site internet 514-878-9757
  • Centres de santé et des services sociaux (CSSS) Répertoire des centres dans toutes les municipalités du Québec Site internet
  • Centre de solidarité lesbienne Montréal : 514-526-2452 Site internet
  • Maison des femmes sourdes de Montréal Montréal : 514-255-6376 (ATS) S.O.S violence conjugale (24h sur 24) 514-873-9010 (ATS) ou 1-800-363-9010 (ATS) Site internet
  • L’R des centres de femmes du Québec Réseau des centres de femmes du Québec Montréal : 514-876-9965 Site internet
  • À coeur d’homme Réseau d’aide aux hommes pour une société sans violence Québec : 418-660-7799 Site internet
  • Expansion-femmes Services aux femmes ayant des comportements violents Québec : 418-623-3801 Site internet
  • Option Services offerts aux hommes et femmes ayant des comportements violents Montréal : 514-527-1657
  • Tel-Jeunes Ligne d’intervention téléphonique pour les jeunes de 5 à 20 ans Montréal : 514-288-2266 Sans frais : 1-800-263-2266 Site internet
  • L’accord Mauricie Inc. Centre d’aide pour conjoints violents ou contrôlants 819-693-5264 Site internet
  • Survivantes
  • Nadine
  • Martine
  • Marie-Hélène
  • Caroline
  • Huguette
  • Marie-Paule
  • Collaboratrices
  • Shirley (M.Sc psychologie)
  • Sylvie (Directrice de La Bouée)